Être libre, voici un vaste sujet ! Chacun y allant de sa propre définition. De plus, tu te demandes peut-être comment tendre vers une existence libérée au cœur de la société actuelle. Pour répondre à cette question et à un besoin vital d’émancipation, je t’invite à venir puiser dans les enseignements hindous, en découvrant la notion de moksha. Cela se traduira par un peu de culture et de réflexion et comme toujours, par des idées de pratiques à t’approprier et à intégrer à ton quotidien.
C’est quoi le moksha ?
Dans la philosophie hindoue, moksha est le terme sanskrit désignant le concept de liberté ultime. C’est un état qu’il est possible d’atteindre après de nombreux cycles de réincarnation, que l’on nomme le samsara. Mais alors, comment rompre ce cycle des morts et renaissances, cette roue de l’existence ? Pour cela, l’humain devra d’abord traverser les 3 grandes étapes de la vie :
Dharma — vivre de façon vertueuse ;
Artha — acquérir richesse et sécurité ;
Kama — connaître plaisir et amour.
L’ultime objectif de vie, le moksha, consiste dès lors à s’émanciper de tous les désirs et attachements inhérents à l’existence terrestre. Selon les bouddhistes, le pratiquant pénètre alors dans le Nirvana.
J’en profite pour faire un petit aparté en lien avec mon périple initiatique en Inde. En effet, l’une des expériences les plus intenses que j’ai pu y vivre fut de prendre réellement conscience du caractère sacré du Gange pour les hindous. J’ai pu assister à des rites à Rishikesh, mais surtout à Haridwar, porte d’entrée du Gange et par la même occasion, une porte invisible vers le sacré. Chaque année, des millions de croyants y affluent afin d’y répandre les cendres de leurs proches ou de s’immerger dans le fleuve. Selon la croyance, les eaux du Gange purifient le corps des vivants et libèrent l’âme des défunts, parfois même jusqu’à atteindre le moksha !
S’inspirer du concept de moksha
À ce stade, tu te demandes sûrement pourquoi je te parle d’une philosophie voire d’une religion qui croit en la réincarnation de l’âme. Le but des écrits et des croyances est avant tout de devenir une source d’inspiration ou un soutien pour tout un chacun. Essayons donc de considérer ces 4 étapes de vie sous un autre angle.
N’est-il pas vrai qu’au cours de ton existence, tu as déjà traversé des périodes où tu cherchais à t’amuser avant tout ou à satisfaire tes pulsions ? Puis, peut-être as-tu connu des épisodes plus sages, où tu souhaitais être présent pour tes proches, les aider ou encore suivre la norme et satisfaire les demandes absurdes de ton supérieur ? Enfin, comme tout un chacun, tu es certainement régulièrement la proie de notre société de consommation et tu souhaites jouir d’un certain confort financier.
Ainsi, le long d’une seule et même vie, tu expérimentes Dharma, Artha et Kama. Pas besoin d’être Indien ou de croire au karma pour vivre plusieurs fois, tu as de multiples vies en une ! Une fois que tu en prends conscience, que d’occasions s’offre à toi pour devenir qui tu es, t’incarner et te libérer.
Se libérer de quoi au juste ?
De l’ego tout d’abord ! Cet ego alimenté par les carcans culturels et sociétaux, mais aussi par la tendance au jugement qui nous empoisonne. L’ego encore qui se nourrit de comparaisons et du qu’en-dira-t-on. Il n’est pas aisé de s'affranchir du regard des autres, que ce soit sur le plan physique ou sur la manière dont on souhaite mener sa vie.
La pression sociale a toujours été forte. Autrefois, elle prenait principalement la forme de normes et de lois. L’emprise familiale était majeure. Aujourd’hui, s’ajoute à cela l’obligation de réussir sa vie, son couple, avoir des enfants, d’avoir confiance en soi, de briller, d’être ambitieux.se, d’être généreux. se, d’être végan. e, etc. Les réseaux sociaux et les télé-réalités alimentent grandement ce phénomène. Mais à quel prix ? Celui de ta santé mentale et physique ?
Quand on prend la peine d’analyser ces injonctions, on se rend vite compte qu’elles ne sont pas logiques. Par exemple, réussir sa vie : par rapport à qui, à quoi ? Il y a autant de critères de jugement que de personne ! Ce qui compte est donc avant tout d’être en accord avec soi-même et avec ses valeurs.
La liberté d’être mène à l’alignement absolu. Voilà la meilleure réponse pour tendre vers une existence épanouie où principes, centres d’intérêt et travail sont en cohérence et entre en résonance.
Pour être libre, il faut également pouvoir mener sa vie consciemment, ici et maintenant. Pour cela, je t’invite à arrêter de te projeter dans le futur avec d’incessants projets et des listes qui s’allongent. Mais aussi à te détacher du passé, qui véhicule nostalgie et regrets. La vie a plusieurs tournants, elle ne cesse de nous surprendre. La meilleure manière de gérer, voire de digérer, les pensées du type :" et si j’avais » ou « et si j’étais », est de te rappeler que rien n’arrive par hasard et que pour chaque évènement que tu traverses, tu apprends quelque chose. Tu avances vers ta libération et tu t’incarnes un peu plus.
Comment se libérer ?
Le corollaire de la liberté est la responsabilité. J’entends par là que le fait d’atteindre cet état de libération ne dépend que de toi. Tu es le.a seul.e capitaine à bord. Cette idée peut faire peur, car elle signifie que nous sommes responsables de nos vies, mais elle est également source de réconfort. La solution est en toi et tu as la puissance d’agir.
Je te propose donc maintenant de te partager 2 aspects fondamentaux de ma pratique et de ma philosophie personnelle. En effet, il s’avère être des techniques efficaces aux pouvoirs inépuisables.
La méditation, une pratique accessible à tou.te.s, partout
Encore elle ! Eh oui, la méditation est devenue l’incontournable rendez-vous avec moi-même. Je ne cesse de grandir et de m’approcher d’un équilibre serein grâce à elle, et j’espère que tu pourras bientôt en dire autant.
Ma retraite bouddhiste à Suan Mokkh, qui veut dire « Jardin de libération », m’a révélé que la liberté est aussi le but de la méditation bouddhiste. On parle ici de briser les chaînes du mental. Grâce à une pratique régulière, tu auras les clés pour comprendre comment ton esprit fonctionne, tu sauras déceler les schémas et les mécanismes qui se mettent automatiquement en place lorsque tu fais face à une situation stressante ou contrariante. Ainsi, en étant plus conscient. e, tu pourras réagir différemment et discerner le vrai du faux au milieu de toutes tes pensées et désirs.
Méditer permet donc de te délivrer des causes de la souffrance mentale. Elle n’essaie pas de les éliminer, ni de les comprendre, mais bien de s’en débarrasser. Comment ? En t’apprenant que ces facteurs sont impermanents, que si on cesse de les alimenter, les émotions négatives cessent.
Je t’invite à découvrir plus amplement tout ce que peut t’apporter la méditation et à te plonger dans cette pratique émancipatrice à mes côtés.
Faire preuve de simplicité
Voici une étrange recommandation, au premier abord. Ce que je te propose consiste à analyser ta vie et pas seulement ta consommation et tes possessions, à la lumière de la sobriété heureuse.
« Un homme est riche en fonction du nombre de choses dont il peut se passer ».
Ces « choses » peuvent tout aussi bien être :
des vêtements, donc des objets ;
des restaurants à tester à tout prix, c’est-à-dire des expériences ou encore ;
des relations à maintenir, soit des personnes.
La question à te poser est : cela m’apporte-t-il satisfaction ? Est-ce que j’en retire joie ou bien être ? Le problème réside donc dans l’attachement que nous avons aux choses. En t’allégeant, tu ne te prives pas, tu te rends la vie plus légère. Moins de listes, moins d’obligations, moins de frustrations et d’anxiété, plus d’énergie et d’émotions positives, plus de place, plus de temps pour toi et avec celles et ceux que tu aimes et enfin, plus de qualité !
La simplicité est donc libératrice.
« Celui qui a pénétré le sens de la vie ne se donne plus de peine pour ce qui ne contribue pas à la vie »
Tchouang-tseu, sage taoïste.
Afin de faire le tri dans ton existence et de déceler ce qui n’a plus lieu d’y être, tu peux choisir de commencer par t’alléger de ce qui est matériel. C’est la première étape, la plus concrète et facile à réaliser. Pour cela, tu peux t’appuyer sur les conseils de The Minimalist. Le minimalisme est un autre nom donné au concept de simplicité. Tu trouveras 2 excellents documentaires sur Netflix, un blog et un podcast pour cheminer pas à pas. Si tu souhaites aller encore plus loin, je te recommande de creuser du côté des écrits de Pierre Rabhi, écrivain, penseur et pionnier de l’agroécologie, décédé au mois de décembre 2021.
Être libre consiste donc à se libérer du mental, à vivre dans l’instant et à être pleinement soi. Un beau programme pour quiconque souhaite connaître un rapide regain de vitalité, de l’apaisement et de la joie au quotidien. Je te laisse maintenant découvrir par toi-même les effets bénéfiques d’un tel mode de vie et de pensée. Mais, j’aimerais aussi savoir, quelle est ta définition de la liberté et comment l’appliques-tu ?
Namasté,
Élodie
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